J’ai voulu avaler le soleil...

J’ai voulu avaler le soleil, absorber les coups désirés, tenir la mer dans mon regard sans jamais faire le deuil des rives. C’est un appétit qui me dépasse – un amour si grand pour le vivant que le chagrin devient inconsolable. Je finis par vouloir disparaître pour ériger une frontière à ma faim, à cet amour excessif, étouffant, un raz-de-marée qui m’effraie au point où je reste tétanisée dans la même pièce pendant des jours, sans rien amorcer, pour que tout demeure prégnant, comme gonflé de lumière. 

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